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Véritable figure de Wall Street, richissime mais d’une pingrerie légendaire, elle fut la première femme à spéculer en bourse pour son propre compte, amassant une fortune considérable.

« Sortez d’ici ou je tire ! » En ce jour de 1887, Collis Huntington a la frayeur de sa vie. Venu trouver Hetty Green à son bureau de la Chemical Bank de New York pour la convaincre de céder ses titres d’une compagnie ferroviaire sur laquelle lui-même a des vues, l’investisseur spécialiste des chemins de fer a bien cru ne jamais sortir vivant de cette rencontre ! Echauffée par les arguments de son interlocuteur, lui-même très énervé, Hetty Green a finir par sortir un Colt Derringer de son sac, lui laissant une minute « pour aller se faire pendre ailleurs ». Le vénérable Huntington – l’homme d’affaires a déjà 66 ans – n’a eu d’autre choix que de prendre ses jambes à son cou…

Hetty Green.…L’année de cette algarade digne de « Ma Baker », et bien qu’elle soit déjà l’une des femmes les plus riches des Etats-Unis, on ne la connaît pas encore sous le surnom peu aimable que lui donneront agents de change et autres boursicoteurs de Wall Street, celui de « Sorcière de Wall Street ». Il lui sera attribué plus tard, au début des années 1900, lorsque la vieille femme, toujours aussi avisée et âpre au gain,  prendra l’habitude de se rendre à la banque ou à Wall Street vêtue d’un sinistre manteau noir élimé, d’une mantille noire et d’un vieux chapeau mou tout aussi sombre. Mais aussi lorsque sa réputation de pingrerie atteindra des proportions légendaires, suscitant les sarcasmes ou l’indignation. Dans les milieux financiers, plus personne n’ignorera ses curieuses manies. Comme celle qu’elle a de se promener chaque jour avec une gamelle de flocons d’avoine – son seul repas de la journée – qu’elle réchauffe sur un radiateur pour éviter d’aller au restaurant. Ou bien celle, plus choquante, de se vêtir de hardes pour se rendre dans des institutions de charité afin de consulter gratuitement les médecins.  Dans les années 1890, elle s’enfuira littéralement d’un hôpital, épouvantée par la somme demandée – 150 dollars – pour guérir la jambe cassée de son fils.   Le malheureux jeune homme y gagnera la gangrène et une amputation en urgence. L’affaire fera le tour de New-York, soulevant l’indignation. Au même moment, certains affirmeront l’avoir vue errer une nuit entière à la recherche d’un timbre d’une valeur de 2 cents tombé malencontreusement de sa poche !

Si, en cette année 1887, Hetty Green n’est pas encore devenue la risée de Wall Street, cela fait en revanche un certain nombre d’années déjà qu’elle spécule en bourse, maîtrisant toutes les subtilités des cotations, spéculant à la hausse ou à la baisse, et toujours à contre-cycle, avec une maestria à faire pâlir d’envie les plus grands banquiers de New York. J.P Morgan, l’homme de toutes les consolidations industrielles et de toutes les manœuvres financières des années 1870-1910, le comprendra parfaitement. En 1907, en pleine panique boursière, il l’invitera, seule femme présente, à un colloque réunissant les plus grands banquiers d’outre-Atlantique. Elle n’y dira pas grand-chose, évitant de se mêler à la foule de tous ces graves messieurs vêtus de sombre, gardant pour elle ses pensées, ruminant en silence des projets de profits toujours plus faramineux. Pour certains, cette femme étonnante à la mine peu avenante serait l’inventeur des « hedge funds ». Un savoir-faire acquis dès sa plus jeune enfance…

Car dans la finance et l’argent, Hetty Green est tombée très jeune. Née en 1834 à Bedford, dans le Massachusetts, Henrietta Howland Robinson – « Hetty », comme on la surnomme en famille – est la fille unique d’Edward Mott Robinson et d’Abby Howland, riche héritière d’une grosse fortune constituée dans la chasse à la baleine. Les mauvaises langues prétendent qu’Edward Mott a épousé Abby pour son argent. Un argent qu’il a au demeurant fort bien employé, constituant lui-même une impressionnante flotte de baleiniers. Quackers l’un et l’autre, les parents d’Henrietta vivent dans une grande austérité qui explique sans doute la pingrerie dont la financière fera preuve toute sa vie durant. Sa mère continuellement malade et son père accaparé par ses affaires, la jeune fille est élevée par ses grands-parents. C’est là, en lisant à son grand-père à demi aveugle les pages financières des journaux, qu’elle s’initie au monde mystérieux de l’argent. Un monde qui la fascine. A huit ans, elle possède déjà un compte en banque qu’elle accroît méthodiquement du moindre sou. Son père ne pouvant compter sur son épouse, c’est à sa fille qu’il prend très vite l’habitude de confier ses livres de comptes. Adolescente, Henrietta est déjà parfaitement au fait des arcanes de la comptabilité d’entreprises et de la finance.

Le décès de sa mère, en 1853, aurait dû faire d’elle une adolescente immensément riche. Mais son père refuse de lui verser le moindre sou. Tout aussi âpre au gain que sa fille, amassant son argent qu’il répugne à dépenser, Edward Mott glisse peu à peu dans la folie, voyant des complots partout. Sur son lit de mort, il persuadera sa fille qu’il a été empoisonné par des individus qui en veulent à sa fortune. Des années plus tard, en 1916, à l’heure de sa propre mort, Hetty Green dira exactement la même chose à ses enfants… La disparition de son père, en 1864, fait enfin d’elle la seule héritière d’une fortune de 8 millions de dollars. Un an plus tard, la disparition de l’une de ses tantes lui rapporte encore 2 millions de dollars. Une somme très importante mais très en dessous de ses espérances ! Un rien fantasque, sa tante a en effet laissé à son médecin, à son personnel de maison, aux employés des pompes funèbres et à de lointains cousins l’essentiel de sa fortune. Outrée, bien décidée à mettre la main sur la totalité de l’héritage, Henrietta se lance alors dans une interminable bataille judiciaire, allant même jusqu’à produire de faux documents pour défendre ses « droits ». En vain. Ses prétentions sont rejetées. Rancunière, la sorcière de Wall Street finira, bien des années plus tard, par avoir la tête du juge qui l’a déboutée, vendant en masse les titres de la principale société de la ville où son affaire a été jugée, provoquant ainsi une chute brutale des cours et jetant la panique parmi la bourgeoisie locale. Ce n’est que quand les notables auront obligé le juge à quitter ses fonctions, que la financière rachètera la totalité des titres qu’elle avait auparavant mis sur le marché et qu’elle revendra plus tard, avec une confortable plus-value. Rancune, ladrerie, âpreté au gain manipulation, voire même malhonnêteté : tout Hetty Green est là.

Au milieu des années 1860, lestée d’une fortune de près de 10 millions de dollars, elle entreprend de spéculer en bourse pour son propre compte. C’est alors qu’elle commence à se faire connaître par une pratique qui restera, jusqu’au bout, sa principale « marque de fabrique » : l’investissement à contre cycle. « Achetez des chapeaux d’été en hiver quand personne n’en veut et revendez-les au retour des beaux jours », avait conseillé Russel Sage, financier et homme politique américain dans les années 1860, dans un essai de définition empirique de ce type de spéculations que lui-même pratiquait à grande échelle. Hetty Green applique cette règle à la lettre, achetant les titres dont personne ne veut et qui se traînent à la baisse et attendant, pour les revendre, qu’ils repartent à la hausse, créant même un fonds spécial pour ce type d’investissements. C’est ce qu’elle fait lors du krach boursier de septembre 1873, et à nouveau en 1907. Cette année-là, sentant venir le krach, elle solde tous ses titres, encaissant une plus-value de plusieurs millions de dollars, avant de se porter acquéreur des titres, désormais offerts pour une bouchée de pain, au plus fort de la tempête.  Elle est l’un des très rares financiers de la place de New-York à ne pas être ruiné par le krach. Elle y gagne une réputation de financier hors pair. Dans le petit milieu des grands financiers américains, on craint son influence autant qu’on moque ses excentricités.

Dans cette vie passée à amasser de l’argent, Hetty Green ne se sera vraiment trompée qu’une fois : en épousant, à l’âge de 33 ans, Edward Henry Green, issu d’une très prospère famille du Vermont. Sans doute Hetty, prudente, a-t-elle fait accompagner le contrat de mariage d’une clause obligeant son mari à renoncer à tous droits sur sa fortune. Spéculateur flamboyant menant grand train, dépensant le jour ce qu’il a gagné la veille, ruiné aussi vite qu’enrichi et poursuivi par une nuée de créanciers, Edward Henry a vite fait de se brouiller avec son épouse qui compte le moindre de ses sous et qui se querelle à tout propos avec ses domestiques pour quelques malheureux cents dépensés. Obligé de s’installer à Londres en 1868 pour échapper à d’embarrassantes affaires – lui à ses créanciers, elle à des cousins rancuniers qui veulent la poursuivre en justice pour falsification de documents – le couple ne rentre aux Etats-Unis qu’en 1873. Dix ans se passeront encore en scènes de ménage et en mesquineries diverses. Jusqu’à ce jour de 1885 ou, à la suite de la déconfiture de la banque John J. Cisco & Sons, dans laquelle le couple a placé une partie de ses avoirs, Henrietta a la désagréable surprise de constater que son mari, de concert avec la banque et en toute illégalité, a utilisé une partie de sa fortune pour payer ses dettes. Exit l’indélicat Eward Henry, dont Hetty divorce aussitôt. Il ne sera plus jamais question pour elle de domestiques, de train de vie pharaonique, ni même de demeure digne de ce nom. Persuadée que ses cousins indélicats et les innombrables créanciers de son mari en veulent à son argent,  mais aussi afin d’échapper aux taxes locales, Hetty achète en effet plusieurs appartement très modestes dans différents districts de New York où elle passe alternativement de courts séjours. Pour éviter de payer trop de frais, elle ne met jamais le chauffage  et n’utilise jamais l’eau chaude.

C’est à ce moment, à la fin des années 1880, désormais divorcée et libre de mener le train de vie qui lui plaît, que Hetty Green prend ses quartiers à la Chemical Bank qui, en échange de l’ouverture d’un compte, met à sa disposition un petit bureau. Ayant horreur des avocats et des hommes de loi – le souvenir de son procès perdu est encore cuisant ! – refusant toute forme de conseils ou d’assistance, elle travaille seule, se livrant tout le jour à son activité favorite : boursicoter. Ce qui l’intéresse plus particulièrement, c’est le secteur des chemins de fer qui, en ces années de croissance économique accélérée, attire investisseurs et spéculateurs de tout poil. Utilisant une méthode qui lui a toujours réussi, elle achète en priorité les titres des compagnies en mauvais état ou trop petites, dans l’attente qu’un projet de fusion, inévitable, redonne des couleurs aux cours. A ce jeu, elle fait montre d’une patience et rudesse de langage qui fait jaser à Wall Street. Collis Hunttington en sait quelque chose qui devra attendre plusieurs mois après son altercation pour que Hetty Green,  « cette diable de bonne femme » comme il l’appelle, consente enfin à lui vendre, au prix fort, ses titres dans la Houston and Texas Central Railroad, une compagnie en piteux état mais dont il veut faire le point de départ de son projet de grande compagnie. Plus tard, on verra Hetty se battre pied à pied avec un groupe d’investisseurs new-yorkais désireux de lui racheter ses parts dans une compagnie de Georgie, alternant menaces et insultes, vendant finalement 130 dollars des titres qui, six mois plus tôt, en valaient à peine la moitié ! A ces jeux boursiers, la « Sorcière de Wall Street » se livrera jusqu’à son dernier souffle. Bien des concurrents essaieront de l’abattre, comme ce groupe de spéculateurs qui, au début du siècle, cherche à la ruiner en mettant sur le marché d’importants stocks de titres. A 70 ans, Hetty réagit de manière foudroyante, réalisant en quelques heures un corner – assèchement brutal du papier disponible sur le marché pour provoquer une remontée des cours. Les comploteurs en seront pour leurs frais.

Victime de plusieurs attaques, Hetty Green meurt à New-York en 1916, à l’âge de 81 ans. Elle laisse une fortune de 100 millions de dollars, ce qui fait d’elle, à l’époque, la femme la plus riche du monde. L’essentiel de sa fortune va aux deux enfants qu’elle a eus avec Edward Henry.

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